Queensbridge,
1993. 96 buildings, 6 blocks. Et une fille, avec ses espoirs, ses rêves, ses
hauts et ses bas. Son quotidien? Amour, drogues, violence. Son but? Etre
quelqu’un de respecté, par tous les moyens. Son nom: Chaka Adams.
Chaka
Adams est l’auteur de “A view of The Bridge”, un roman qui vous amène à QB au début
des années 90 et vous présente la vie dans le quartier du point de vue d’une
jeune femme. A lire absolument! Entre promo et rencontres avec les fans, Chaka
nous a fait l’honneur de répondre à quelques questions:
Pourriez-vous
vous présenter aux lecteurs de queensbridge-international?
Je
m’appelle Chaka Adams, je suis une fille ordinaire des quartiers qui justement
ne veut pas être ordinaire. Je
suis une rêveuse qui croit en elle et qui veut se différencier en inspirant les
autres, d’où qu’ils viennent.
Pouvez-vous
nous expliquer le concept de “Pretty Girls Read”?
C’est
un mouvement que j’ai crée pour donner aux femmes la possibilité de raconter
leur propre histoire et de s’épanouir aussi grâce aux expériences des autres.
Je voulais montrer au monde que NOUS sommes autre chose que les femmes qu’on
voit dans les clips ou que les femmes de basketteurs des télés realité. Nous
sommes intelligentes, déterminées, et nous comptons sur notre cerveau pour
aller de l’avant, et pas seulement sur notre look.
Et
comment est-il possible de rejoinder votre mouvement? Je pense notamment au jeunes filles ayant
du talent dans l’écriture.
Nous
les invitons à visiter notre site web www.prettygirlsread.com pour obtenir toutes les infos nécessaires.
Quand
vous êtes vous rendue compte que vous souhaitiez devenir écrivain?
J’ai
toujours su que c’était ce que je voulais faire. J’écris depuis toute petite.
Dans mon monde tout était si chaotique. J’ai vu des gens se faire tuer sur les
playgrounds, des gosses pris de chez eux par le service de protection des
enfants. Ma seule échappatoire était l’écriture. J’étais capable de créer mon
propre monde grâce à mes histoires.
Comment
vous est venue l’idée d’écrire “A View of the Bridge”?
Un
jour j’ai regardé autour de moi et j’ai vu toutes ces jeunes filles qui
vivaient la même chose que ce que j’ai vécu. Je voulais créer quelque chose
qu’elles puissent lire et comprendre
qu’elles ne sont pas seules. Elles avaient besoin de savoir que quelqu’un avant
elles a vécu ces moments difficiles mais s’en est sorti, et qu’elles aussi le
pouvaient!
Dans
le livre justement il y a un passage où vous dites: “J’ai regardé de l’autre côté
de la rivière et j’ai vu Queensbridge aussi clair que la lumière du jour. C’est
là que je me suis rendu compte que, où que je sois, le quartier n’était jamais
loin de moi”. Avez-vous ce même sentiment aujourd’hui?
Oui,
j’ai toujours l’impression que Queensbridge est avec moi et je pense qu’il le
sera toujours. Il faut vraiment être fort pour sortir d’ici.
C’était
difficile pour vous de le faire (Chaka vit actuellement dans l’état de Géorgie,
ndlr)?
Oh,
c’était vraiment trop dur, croyez-moi! En fait je ne vais jamais réellement
quitter QB, parce que c’est gravé dans mon coeur et dans mon âme. Cependant, si
je veux réussir quelque chose dans ma vie, je dois m’éloigner de toute la négativité
de certaines personnes qui ne comprennent pas une femme comme moi. J’ai des rêves qui vont
bien plus loin que ces 6 blocks.
A
la fin du chapitre 18, Chaka sort de l’hopital et semble nerveuse a l’idée de
retourner à Queensbridge. En lisant j’avais l’impression de marcher à ses cotés
avec la curiosité de voir l’accueil que les gens lui réserveraient. Le chapitre
suivant débute 2 mois après son retour. Comment décririez-vous les sentiments de
Chaka et la réaction de gens en la voyant revenir dans le quartier?
C’est un
peu la métaphore du crabe dans le sceau, à laquelle je fais d’ailleurs allusion
au début du livre. Beaucoup
de gens étaient content de me voir revenir la queue entre les jambes. Quand t’es au sommet, tu trouveras toujours
quelqu’un qui aimerait te voir tomber. La différence c’est que, dans mon cas,
quand je tombe, je me relève à chaque fois. Tomber n’est pas un échec. Mais ne
pas se relever en est un. Je me releverais et réessayerai toujours.
Si
Chaka d’aujourd’hui rencontrait celle de 1993, que lui conseillerait-elle?
Mon
Dieu, il y a tellement de chose que je lui dirais! Le plus important serait de
lui dire de vivre hors de sa zone de confort et ne pas avoir peur. Je lui conseillerais de voir plus loin. Il
n’y a pas de limites hormis celles qu’on se donne. Je dirais à Chaka de 1993
qu’elle peut accomplir tous ses rêves si elle y croit.
“A
view of the Bridge” est la première partie d’une trilogie. A quoi peuvent
s’attendre les lecteurs dans la 2e partie “A view of the bottom”?
Les
lecteurs découvriront comment Chaka est devenue Chaka. Dans la première partie,
je ne suis pas vraiment rentrée dans les détails de mon enfance. Je n’ai jamais
écrit sur ma famille et les difficultés que j’ai rencontré. Les gens me voit
maintenant, mais n’ont pas idée que quand j’étais petite je mourrais de faim en
allant au lit le soir, ou que souvent mes chaussures étaient trouées. Je veux
que les gens sachent d’où je viens pour comprendre ou je
vais. La 3e partie bouclera la boucle, mais la 2e partie vous donnera un aperçu
de comment tout a commencé.
Géneralement,
quand on pense à QB, des artistes comme Nas, Mobb Deep et d’autres nous
viennent à l’esprit. Avez-vous vous même essayé une carrière dans le rap (voir
son freestyle ici, ndlr)?
(Rires)
J’ai effectivement essayé de raper il y a quelques années, mais le coeur n’y était
pas vraiment à ce moment là. Donc j’ai laissé mon mic pour poursuivre ma
passion. Je pense que mes livres sont
comme du rap, sauf qu’ils décrivent la rue d’une autre manière. Mais qui sait… j’aimerais faire un feat avec
Nas. Je pense que je peux mieux raper que lui (Rires).
Nas, si tu nous lis … (Rires). Pour revenir à ce que vous disiez,
Johnnie Monroe que nous avons également eu l’occasion d’interviewer, disait à
peu prêt la même chose sur son livre et le rap. Vous avez d’ailleurs une dédicace
pour lui dans votre livre. Quelle influence a t’il eu sur votre carrière?
Quand
tu viens de Queensbridge, il est important de se serrer les coudes. En tant qu’écrivain
c’est sûr qu’il m’a influencé et aider à me lancer sur mon propre livre. C’est
un visionnaire et un rêveur, comme moi. C’est important d’avoir ce genre de
personne dans son équipe. C’est un ami incroyable, un frère et un mentor.
Chaka,
dernière question: Un mot pour décrire QB?
REAL!
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